Il n'y a pas de Ajar
- EAN 9782246831563
L’étau des obsessions identitaires, des tribalismes d’exclusion et des
compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour
par tous ceux qui défendent l’idée d’un « purement soi », et d’une affiliation
« authentique » à la nation, l’ethnie ou la religion. Nous étouffons et
pourtant, depuis des années, un homme détient, d’après l’auteure, une clé
d’émancipation : Emile Ajar. Cet homme n’existe pas… Il est une entourloupe
littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu’on n’est pas que
ce que l’on dit qu’on est, qu’il existe toujours une possibilité de se
réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu’offre le texte de se
glisser dans la peau d’un autre. J’ai imaginé à partir de lui un monologue
contre l’identité, un seul-en-scène qui s’en prend violemment à toutes les
obsessions identitaires du moment. Dans le texte, un homme (joué sur scène
par une femme…) affirme qu’il est Abraham Ajar, le fils d’Emile, rejeton d’une
entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend
visite dans une cave, le célèbre « trou juif » de La Vie devant soi : es-tu
l’enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de
l’identité que tu prétends incarner ? En s’adressant directement à un
mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l’univers de Romain Gary, mais
aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l’humour juif… ou encore les débats
politiques d’aujourd’hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession
du genre ou politique des identités, appropriation culturelle…). Le texte de
la pièce est précédé d'une préface Delphine Horvilleur sur Romain Gary et son
œuvre. Dans chacun des livres de Gary se cachent des « dibbouks », des
fantômes qui semblent s’échapper de vieux contes yiddish, ceux d’une mère dont
les rêves l’ont construit, ceux d’un père dont il invente l’identité, les
revenants d’une Europe détruite et des cendres de la Shoah, ou l’injonction
d’être un « mentsch », un homme à la hauteur de l’Histoire. « J’avais 6 ans
lorsque Gary s’est suicidé, l’âge où j’apprenais à lire et à écrire. Il m’a
souvent semblé, dans ma vie de lectrice puis d’écrivaine que Gary était un de
mes « dibbouks » personnels… Et que je ne cessais de redécouvrir ce qu’il a su
magistralement démontrer : l’écriture est une stratégie de survie. Seule la
fiction de soi, la réinvention permanente de notre identité est capable de nous
sauver. L’identité figée, celle de ceux qui ont fini de dire qui ils sont, est
la mort de notre humanité. »
€14,00
Taxes incluses.
⭐ Si l'article est indiqué "Sur Commande", comptez entre 3-5 jours ouvrables supplémentaires pour la livraison.
Une question?
Il n'y a pas de Ajar
€14,00